THÉÂTRE – FLAGRANT DÉNI

THÉÂTRE – FLAGRANT DÉNI

Une pièce du mois Molière ! Le 14 septembre au Théâtre de Bailly

D’après Guy de Maupassant – Adaptation : Alain Payen – Mise en scène : Catherine Benhamou

Au tribunal du « Flagrant déni » tout le monde nie, se renie, se méfie. Dans la robe du juge Saval, Maupassant s’amuse à faire comparaître à la barre une galerie de personnages tous plus truculents et loufoques les uns que les autres.
Un Maupassant drôle, caustique, mais aussi profondément humain.« Qui suis-je pour me railler de cette femme, moi qui n’ai jamais aimé ? », fait-il dire au jeune juge Saval, ce même juge qui sera fauché par l’amour au crépuscule de sa vie.

Note d’intention d’Alain Payen

« Flagrant déni » est un seul en scène d’une heure dix.
Adapter des nouvelles de Maupassant pour un seul en scène est une gageure.
Mon premier travail a été bien sûr de les relire toutes et de sélectionner celles qui me paraissaient les plus théâtrales par la forme.
Je n’avais que l’embarras du choix car Maupassant a écrit beaucoup de nouvelles très dialoguées, voire même des scènes de vaudeville dignes d’un Feydeau.
Le problème était que ces scènes perdaient beaucoup de leur saveur à se jouer seul. Le déclic s’est produit quand j’ai lu la nouvelle qui a pour titre : Le trou

C’est un monologue très enlevé où un pêcheur à la ligne, accusé d’homicide, clame son innocence devant un président de cour d’assise.
Par sa théâtralité, la salle de tribunal m’a paru alors le cadre idéal pour bâtir mon spectacle. J’ai donc relu attentivement toutes les nouvelles de procès et j’en ai retenu trois autres : (Tribunaux rustiques, Le cas de madame Luneau, Une vente). Du paysan normand qui, pris d’un excès de boisson, veut vendre sa femme au mètre cube au sacristain quincaillier qui réclame son dû pour avoir engrossé une bourgeoise en mal d’enfant, Maupassant campe une galerie de personnages tous plus truculents et loufoques les uns que les autres. Aussi drôles soient-elles, je ne voulais pour autant réduire mon spectacle à une succession de séances de tribunal.

Le juge étant le dénominateur commun à ces quatre nouvelles, je décidai d’étoffer le personnage en en faisant le protagoniste de deux autres nouvelles qui m’avaient
particulièrement plu. Dans la première (Lettre retrouvée sur un noyé), un jeune homme raconte sa mésaventure avec la jeune femme qui lui a fait perdre foi en l’amour.

Dans la deuxième (Regret), un vieux garçon de 62 ans, secrètement amoureux depuis toujours de la femme de son meilleur ami, se précipite chez elle pour lui déclarer
enfin son amour. En impliquant ce personnage de juge à différents moments de son existence, personnage cynique et désabusé dans sa jeunesse, seul et désespéré à la fin de sa vie,
mon objectif était de donner une profondeur et une gravité à l’ensemble. Entre ces paysans et artisans qui s’affrontent et ce juge qui se confie, c’est toute l’humanité de Maupassant que j’ai voulu donner à entendre.

photo tous droits réservés Fabienne Rappeneau. Toute utilisation, diffusion interdite sans autorisation de l’auteur.